dimanche 16 mars 2014

Escapade Ardèchoise

Dans le sud de l'Ardèche on fait des vins méridionaux ronds et puissants. Dans le nord, au niveau de Tournon, on fait plutôt des vins septentrionaux. Les terroirs y sont sans le moindre doute de grande qualité avec les superbes coteaux de Cornas et de Saint Joseph taillés par le Rhône qui érode la bordure orientale du Massif Central. Il y a même un endroit où le Rhône a séparé le Massif Central en deux; justement entre Tournon et Tain l'Hermitage. Il en résulte un des plus grands terroirs de France: la colline de l'Hermitage. Bon, le seul problème est que ce coteau est situé en Drôme juste en face de l'Ardèche dont il est issue. Mais l'honneur est sauf car le vigneron le plus réputé de l'appellation et faisant parti de l'élite mondiale, le domaine Jean-Louis Chave, est situé à Mauves en Ardèche.

Lors d'une journée bien chargée j'ai eu le plaisir de visiter le domaine Thierry Allemand à Cornas, le domaine Jean-Louis Chave puis celui d'Hervé Souhaut à Arlebosc. Le genre de balade dont on revient les yeux pleins d'étoiles avec quelques vins hors normes casés dans la mémoire et la promesse de futurs beaux repas avec le coffre plein.
* Chez Allemand les 2011 sont très bons avec une mention toute particulière au "Sans Soufre" qui allie d'une certaine façon la gourmandise du Chaillot et la rectitude du Reynard. Sinon, parmi le Chaillot 2010, le Reynard 2008, le Chaillot 2004 et le Reynard 1998, je retiens surtout le 2004 qui m'a donné un très très grand plaisir avec des notes légèrement évoluées mais tellement fines et en même temps une belle vivacité faisant de la bouche une belle gourmandise. Paradoxalement le 98 est encore un peu jeune, assez dur. Le 2008 est approchable avec une bonne aération; il y a du plaisir.

* Chez Chave j'ai globalement été déçu par les 2012 en cours  d'élevage: beaucoup de réduction, des fonds de verre souvent boisés, des finale un peu lactées. Mais il y a des exceptions, et comme la dernière fois que j'avais dégusté dans cette cave, le vin issu de la parcelle de l'Hermite m'est apparu comme vraiment exceptionnel. L'Hermitage rouge 1995 bien que très bon mérite encore un peu de temps en bouteille alors que le 1971 mêle l'émotion au simple plaisir hédoniste. De toute la dégustation c'est le vin offrant le fruit le plus frais avec de très belles notes végétales. Il n'est pas d'une grande complexité ni d'une grande longueur, signant un millésime sans doute moyen, mais c'est tellement bon! Finalement, même si les blancs de cette région ne m'attirent pas particulièrement (je les trouve difficile à accompagner à table et vraiment très chers), les blancs de Chave sont tout de même exceptionnels avec des équilibres incroyables alliant une texture huileuse à la fraîcheur. J'ai presque préféré la fugueuse jeunesse du 2011 à l'attitude plus posée du 2000.
* Après un peu de route j'arrive finalement chez Souhaut. On déguste les 2013 en cours d'élevage qui seront mis en bouteilles au mois de mai. Les vins semblent en effet prêts, plein de vie et de fraîcheur avec une belle pureté aromatiques et des maturités mesurées. Mention particulière à la Souteronne et au Saint Epine. Il y a une nouvelle parcelle de Saint Joseph qui fera une nouvelle cuvée et que j'ai également beaucoup aimée (son nom m'échappe). On goûte ensuite la Souteronne et la Syrah 2012 en bouteille. La Souteronne est assez pleine, très épicée alors que la Syrah est plus spontanée, plus fraîche mais également plus courte.


Dans la cour du domaine Allemand où des cavistes américains sont venus déguster en groupe. Au premier plan une bouteille du superbe Sans Soufre 2011.

Une fois sortie de la cave la sublime robe de l'Hermitage 1971 se révèle dans la cour du domaine Chave.

Dégustation de la Souteronne sur une table placée en face d'un superbe paysage bucolique; un bon moment passé en compagnie du vigneron. Il ne manquait que quelques charcuteries...

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