dimanche 14 janvier 2018

Auvergne et Lozère

Cela fait maintenant quelques mois que nous sommes rentré du Japon. Ce fut une superbe expérience mais c'est vrai que malgré les quelques restaurants et bars à vin dont j'ai parlé dans mon message précédent, la consommation du vin en tant qu'aliment, c'est à dire à dose modérée lors de repas et cela plusieurs fois par semaine, m'a pas mal manquée. Globalement l'ambiance des campagnes françaises m'a manquée et ce fût avec grand plaisir que nous avons passé quelques jours dans le Massif Central afin de nous réadapter (l'ambiance citadine française ne m'a en revanche pas trop manquée...).
Lors de cette escapade nous sommes retourné à l'auberge de la Tourre sur la plateau de l'Aubrac. Au menu que des bons produits, un plateau de fromage hors norme et les vins natures de Stéphan Elzière. En l'occurrence nous avions rencontré ce vigneron modeste et sympathique la veille à Massiac. Les vins issus du coteau abrupte de Molompize m'ont vraiment emballés. En particulier la cuvée de syrah Cantabile 2015 offre un fruit d'une grande pureté, d'une fraicheur parfaite alliant les arômes de fraise, de myrtille et de ronce. A table, ce vin accompagne sans faiblir un grand nombre de plats.
Autre révélation auvergnate, les vin de Vincent Marie du domaine No Control. Pour l'instant tout ce que j'ai bu était emballant. Il y a beaucoup de vie dans ces vins et pourtant aucune déviance. Les milieux de bouche sont très gourmands et la fin de bouche ne manque pas de fond. Des vins d'une grande évidence qui me font un peu penser à ceux de Christian Ducroux.

dimanche 18 juin 2017

Mon premier vin nature japonais

Bon, je le sais, ce blog n'est plus vraiment actif. J'en suis désolé mais il est vrai que répéter à longueur de temps que j'adore les vins de Christian Ducroux, de Julie Balagny, d'Eric Pfiferlling, de Jean-Yves Peron... même si ma passion est intacte, j'ai l'impression de ne plus rien à apporter car au final les énormes découvertes restent rares. Là je reprends la plume car je suis parti pour un voyage à long terme (plusieurs mois) à Tokyo. J'expérimente donc de nouveaux endroits et même de nouveaux vins.
Cela fait un petit mois que nous sommes ici. Il a dans un premier temps fallu prendre nos marques autant au niveau de la vie personnelle, que du travail. On commence maintenant à vivre de façon plus posée, c'est à dire à aller au resto et même à acheter du vin que l'on boit à la maison après avoir cuisiné.

Côté restos, dont le vin nature est l'élément de base, nous en avons fait deux. Pour commencer le Cinquante-Cinq à Yoyogi Uehara. Cet établissement est composé d'un tout petit bar au rez-de-chaussée, et d'un resto sur les deux étages. L'immeuble est tout petit et la hauteur sous plafond du dernier étage est clairement inférieure à 2 mètres. Le service est totalement dévoué, et c'est d'autant plus important qu'il n'y pas de carte en anglais. Même le nom des vins est écrit en katakana!... On prend donc plutôt du vin au verre choisi à partir de bouteilles qui nous sont présentées; de jolis vins natures français provenant de divers régions. La cuisine est d'inspiration française mais la touche locale est évidente. C'est très bon, assez fin et plutôt gourmand. Pour un peu plus de 10.000 yens on se régale à deux.

Autre adresse qui m'est apparue encore plus pointue (nous y sommes allé 2 fois), le Urura à Shibuya. Ici aussi la cuisine est d'inspiration française mais en même temps elle me semble plus personnelle, plus inspirée. De même pour les vins la sélection est exceptionnelle. La première fois nous avons choisi un vin orange japonais (Coco Farmer) et un superbe Gamay de Savoie du domaine du Perron avec un nez d'une complexité assez incroyable! La seconde fois un superbe blanc du Roussillon des Foulards Rouges suivi par un magistral Racine 2012 des Courtois. L'accord avec le boeuf japonais (pas de Kobe mais néanmoins top!) était juste parfait. C'est le même prix qu'au 55, mais avec une qualité des vins indiscutablement supérieure.

Ensuite, les restos c'est très bien mais on ne peut, ni ne veut y aller tous les jours. En même temps il est vrai que l'on peut profiter de ce type de voyage pour changer ses habitudes; en l'occurrence lever un peu le pied au niveau de la consommation de vin. Mais je dois l'avouer, il est pour moi difficile de ne boire uniquement au restaurant. Pourtant, à Tokyo, s'il existe de nombreux restaurants offrant de superbes cartes des vins, il est difficile de trouver des cavistes autre que des choses très classiques. Sans doute les japonais consomment-t-ils le vin à l'extérieur et très peu chez eux. Globalement on m'a dit qu'ils ne recevaient quasiment jamais; donc sans doute peu d'occasion d'ouvrir du vin.
Après une recherche assez assidue sur le net j'ai trouvé une adresse qui me semblait bien. The Wine Store à Naka-Meguro: le magasin est constitué d'une petite pièce climatisée (froid!) dans laquelle sont exposées les bouteilles, puis d'une autre salle avec un petit bar et une petite cuisine dans laquelle, j'imagine, à certaines heures on peut manger... Ici, pour un prix cohérent (pour le Japon à savoir de l'ordre de 50% plus cher qu'en France), on peut trouver des vins du Jura (Etienne Thiebault), de Savoie (JY Peron), du Beaujolais (Guignier et Métras)... et du vin japonais.

En particulier, lors d'une petite dégustation au Farmer Market d'UNU (United Nation University), nous avions gouté le Vino Rosso Naked 2016, version n°4 (drôle de nom pour un vin japonais). Il n'avait alors pas été possible d'en acheter, mais ce dernier est finalement dispo au Wine Store. Le vin affiche 9° d'alcool avec une robe très claire (limité rosée). Le nez est bien aromatique, floral et fruité mais différent de ce que je connais. Ce vin est en effet issu de cépages locaux (blancs et rouges) d'une vigne de Yamagata, une petite ville au nord de Tokyo non loin de Sendai ni de Fukushima... La bouche est évidemment légère, très désaltérante avec un côté grenadine et le vin va très bien à table même sur des plats épicés. Mais qu'on ne s'y trompe pas, c'est vraiment du vin avec une belle persistance en bouche. Ce n'est pas donné (3500 yens, soit 30euros) mais dans le contexte local ce n'est pas absurde.

La robe légère de ce vin japonais s'accorde bien avec cette soupe miso faite maison (ma femme ayant suivi un cours de cuisine japonaise).
Le Vino Rosso Naked 2016 de Grape Republic. Il s'agit de l'association d'un japonais avec un œnologue néo-zélandais.

dimanche 12 mars 2017

Vins natures américains

Quelques jours à San Francisco furent pour moi l'occasion de découvrir un peu les vins américains et si possible ceux s'inscrivant dans la mouvance nature. Ayant loué un appartement plutôt qu'une chambre d'hôtel afin de pouvoir cuisiner nous sommes allés faire nos courses au Farmer Market du Ferry Building du samedi matin. Ce fût l'occasion d'aller jeter un coup d'oeil aux vins chez le caviste situé dans ce lieu superbe. Pour tout vous dire je m'étais préalablement renseigné mais vu les prix excessifs de la plus part de mes choix je me suis "contenté" de la syrah 2014 du domaine de la Clarine. Ce domaine californien est situé sur le piémont de la Sierra Nevada; donc sans doute un peu en altitude.
En tout cas, malgré un degré affiché à 14, le vin est frais et joue sur la finesse. A l'aveugle, en France, je serais sans doute parti sur Souhaut car, tout comme le cépage, la vinification sans soufre est reconnaissable. Je ne perçois aucune note de bois et seule une petite lourdeur aromatique finale vient limiter le plaisir qui est haut.
Suite à cette belle réussite je décide de réitérer en allant chez un caviste situé à proximité du Moscone Center. Mon choix va vers un pinot noir de la Williamette Valley, le Vin de Days 2014. Le vin est très original et il me semble impossible de reconnaître le pinot. Je ne sais pas quel est le type de vinification mais il y a un côté macération carbonique un peu trop poussée. Néanmoins il y a du vin et l'équilibre en bouche est agréable. C'est surprenant mais finalement plutôt bon sachant que cela s'améliore avec le temps.
Suite à ces quelques jours à San Francisco j'ai passé une soirée à Las Vegas. Nous sommes allés manger une succulente côte de boeuf chez Delmonico. La carte des vins y est incroyable tant pour les références que sur le nombre de millésimes! Comme nous n'étions que 2 et que le budget devait être contrôlé nous avons pris du vin au verre. Rien de nature ici mais, de ce que je connaissais, des trucs vraiment sympa. En confiance je choisis un vin qui m'était inconnu: Pinot Noir 2012 de la Williamette Valley du Domaine Serene (je ne me rappelle pas la cuvée). On ne peut pas se tromper car ça pinote franchement malgré une pointe boisée. En bouche quelques notes peu élégantes issues de l'élevage n'arrivent pas à gâcher la gourmandise fruité de ce vin qui finit sur une longue finale et qui s'accorde parfaitement à la viande. Top!

mercredi 1 février 2017

Truffe et vin

On parle souvent de l'accord entre la truffe noire et le vin. Néanmoins, si cet accord existe il est rare. En effet il y a peu de vin offrant des arômes aussi subtils que ceux du noble champignon. De plus il suffit de peu que la puissance du vin soit trop encombrante.
Même si l'accord avec un blanc est souvent plus facile à obtenir, j'avais ce jour-là envie d'un rouge pour accompagner le risotto qui s'annonçait. Et là je me suis souvenu de cet Arbois 87 de Camille Loye que j'avais en cave depuis un bail.
Excellente idée car le vin était parfait dans son rôle. Le nez est bien en place dès l'ouverture avec des notes de sous bois mais également de fruits compotés. La bouche est fraîche, bien vivante avec une finale tout à fait honorable sur les épices. L'accord avec le plat est top car le vin relève la truffe. La fraîcheur du vin pousse à se resservir; un très bon moment!

jeudi 5 janvier 2017

Douce France

Ah la France et ses campagnes! Clairement si je devais partir à l'étranger c'est ce qui me manquerait le plus. Aller chercher sa poularde de Bresse directement chez l'exploitant. Dénicher le vin rare et fin pour l'accompagner. Trouver les bons légumes bio au marché paysan. Finalement cuisiner et se régaler. Avec cette poularde j'ai fait deux plats: les blancs et les ailes aux morilles à la crème. Les cuisses simplement rôti. Une fois avec un savagnin 2011 de Houillon Overnoy. Une autre fois avec le Rouge 2014 (pinot noir) de Prieuré Roch. Rien de bien nouveau sous le soleil; deux valeurs sûres largement au niveau attendu même si le rouge mérite d'être attendu.

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