Il m'arrive d'écrire, en plus de mon Blog, sur un forum (lapassionduvin) où
beaucoup d'amateurs de vin se rencontrent. Il y en a pour tous les gouts, toutes
les régions; cela permets de s'instruire et d'échanger. Cela permets également
de confronter ses opinions. Si vous connaissez mon blog vous savez que j'ai un
penchant pour les vignerons dit "nature", c'est à dire des vignerons
qui pensent que le vin se fait à la vigne et qui souhaitent donc intervenir le
moins possible à la cave avec comme but ultime de ne même pas utiliser de
soufre. Je ne sais pas pourquoi je suis attiré par ces vins, mais au quotidien,
lorsque je me demande ce que je vais boire je choisis généralement un de ces
vins dits "natures". Depuis, le soutien de ma femme à ma passion, est
plus évident...
Pourtant, lorsque je raconte mes expériences sur ce forum, certaines
personnes qui ne partagent pas mes gouts sentent une certaine propension de ma
part à bien supporter les bouteilles défectueuses par conviction. S'agissant de
conviction, en matière de vin, je n'en ai pas.
Ce qui m'intéresse ici concerne plutôt la bouteille
défectueuse. Le but de chaque amateur de vins, lorsqu'il descend dans sa
cave, est de se faire plaisir. Or, être systématiquement comblé relève
évidemment de l'utopie. Si mon choix s'oriente vers un vin nature, je garde
bien à l'esprit que parfois, le vin ne sera pas à la hauteur de mon attente. Par
exemple, des arômes désagréables peuvent surgir et le vin rappelle alors furieusement
la piquette de nos aïeux. Il sera alors facile à n'importe qui de dire que le
vin n'est pas bon; l'amateur averti dira plutôt déviant. Si un vin plus
classique offre un profil austère voir fermé, un peu dur avec le bois qui
ressort, l'amateur averti expliquera que ce vin de garde doit encore vieillir
et le commun des mortels ne sera pas trop quoi en penser. Et finalement, personne ne prendra de plaisir.
Mais n'est-il pas envisageable que le vin nature,
définitivement qualifié de déviant, ne soit en réalité que dans une mauvaise
phase? En discutant avec les vignerons je comprends de plus en plus que même
les vins natures demandent de la patience. Parmi les vignerons sérieux, nombre attendent
plusieurs mois après la mise en bouteille avant de vendre leur vin. Ces vins,
objectivement fragiles et très réactifs, sont traumatisé par la mise et peuvent
offrir un profil incertain durant une longue période. En ce qui concerne le consommateur,
il est important de laisser les vins se reposer après un long transport;
surtout si cela implique un changement de région (de la Bourgogne à la Provence
pour parler de ce que je connais!).
Au final, boire un vin dans une mauvaise phase, qu'il soit
nature ou pas, n'est jamais très agréable et n'est souvent d'aucun intérêt
gustatif ou hédoniste. Seul ceux qui boivent par conviction (la conviction que le
vin de garde doit être attendu, attendu, attendu..., ou bien celle que le vrai
vin doit sentir fort des pieds tel un fromage au lait cru peut sentir l'ammoniaque...)
peuvent y prendre un plaisir... spirituel.
Il est en tout cas ptêt plus envisageable kil n'y ait pas de mauvaise phase dans un vin matraqué par la technochimie...
RépondreSupprimerEn effet! Mais j'aime à penser que tous les vins "non natures" ne sont pas matraqués. Par exemple un simple Bourgogne 09 de Dugat bu récemment, bien que jeune, était superbe! J'adore également les Chablis de Dauvissat; avec un peu de garde. Et il y en a d'autres... mais tant que cela non plus!
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