mercredi 31 octobre 2012

Tournée des caves et des popotes


Me voilà de retour après un périple qui m'aura emmener du Mâconnais au Jura en passant par le Beaujolais et finissant par un crochet en Ardèche. Beaucoup de route dans des conditions climatiques parfois difficiles, de belles rencontres, le coffre plein de superbes vins!

Nous commençons ce week-end, vendredi soir, par un diner à la Table de Chaintré. Après plus de 5 heures de route il est très agréable de se retrouver dans cette salle chaleureuse avec un couple d'amis mâconnais et un ami parisien (cela tombe bien, Chaintré est à mi-distance entre Paris et Marseille!). Le menu étant unique il n'y a qu'à choisir les vins... et quelle carte!! Les prix sont plutôt doux et le choix vaste. Si dans certains resto surfant sur la vague "nature" ont trouve quelques bouteilles sympa de l'année (sitôt mis en bouteille, sitôt bues), ici il y a bon nombre de superbes domaines sur plusieurs millésimes. Nous commençons local avec un Macon-Chaintré 2001 de Valette. La robe est dorée, laissant deviner une belle évolution. La bouche bien que grasse reste tendue, longue et subtile. L'accord avec le foie gras est excellent. Pour accompagner les Saint Jacques nous choisissons un Romorantin 2007 de Claude Courtois. Un vin que j'adore, tendu, très acide mais parfaitement équilibré, iodé avec une finale longue et puissante. L'accord avec le plat où les agrumes sont bien présents est tout à fait remarquable. Finalement le veau sera escorté par un Ploussard 2005 d'Houillon-Overnoy. Le nez est magnifique mais la bouche manque un peu de dynamisme, de fraicheur. Dans l'ensemble la cuisine ce soir là était assez irrégulière en qualité mais quelques plats furent excellents. Dans l'ensemble le rapport qualité prix est vraiment très bon.
La Table de Chaintré.
 

Le lendemain matin nous traversons les vignes de Fleurie qui offrent un spectacle coloré magnifique pour atteindre Vauxrenard où se trouve la cave de Julie Balagny. Je ne connais que de réputation les vins de cette jeune vigneronne qui après avoir œuvrée dans le sud s'est récemment installée dans le Beaujolais (2012 est son quatrième millésime). Elle travaille en fermage quelques hectares en un seul tenant sur un terroir de grande qualité mais difficile à travailler. Les pentes importantes imposent l'utilisation du treuille alors que l'absence de vent sur cette parcelle exposée plein sud facilite l'implantation de maladies. Elle nous dit être ravie de ses 2009 et 2010; en revanche ses 2011, qui n'ont toujours pas l'agrément pour l'appellation Fleurie, ne sont pas à  la hauteur de ses exigences (très élevées en l'occurrence). La rencontre avec Julie est fort agréable car on est face à une personne passionnée, courageuse et par là même qui impose le respect et la sympathie. A la dégustation, le 2011 est un peu rustique dans sa structure tannique mais fort agréable par sa fraicheur et son fruit. Derrière, la cuvée Simone 2010 apparaît clairement un très gros cran au-dessus en se plaçant dans la catégorie des grands vins de Fleurie: beaucoup de délicatesse dans les parfums et la texture bien que la structure soit serrée et longue. Dommage ce n'est plus disponible.

Nous finissons la matinée chez Jean-Claude Chanudet (dit Le Chat) du domaine Chamonard. Le personnage est toujours aussi attachant; du style qui se laisse pas emmerdé mais qui a le cœur sur la main. Les 2011 sont beaux avec une préférence pour le Morgon qui offre plus d'allant et de fraicheur que le Fleurie. Finalement Le Chat nous ouvre un Morgon 1998 de toute beauté: à l'ouverture le vin est exubérant mais un peu brouillon. Avec le temps les arômes s'affinent, le fruit se précise, cela devient magnifique mais surtout diaboliquement bon! A midi nous mangeons des pâtés locaux (achetés chez un super charcutier de Charnay-Les-Macons) avec un Morgon 2007: association parfaite!

Notre passage dans le Beaujolais et plus largement en Bourgogne s'achève ici. Le lendemain nous sommes dans le Jura, où avant de passer à Pupillin nous faisons une halte à Essencia à Poligny: vins et fromages, que le top! C'est l'occas d'acheter Simone 2010 de Julie. Nous filons ensuite chez Pierre OvernoyAnne Houillon nous attend pour déguster le Ploussard 2011 et le Chardonnay 2010 (3ième mise) dont quelques bouteilles me sont réservées. Le rouge, issu d'un millésime de faible maturité, réussi l'exploit d'associer de très subtils parfums et une belle longueur (fraises des bois, fleures violettes) à une matière évanescente et un degrés inférieur à 12°. C'est un pur régal, une friandise peu commune, un ovni... Le blanc dans un premier temps me surprend car il est bien plus puissant et exubérant que celui bu il y a quelques semaines. Mais je comprend qu'il ne s'agit en réalité pas de la même mise; ici le vin a 6 mois d'élevage en plus. C'est vraiment très bon; le reste de la bouteille ira à merveille le soir même avec le comté acheté à Poligny.

Comme nous sommes à Pupillin nous allons manger au Grapiot; toujours ce rapport qualité prix incroyable et cette belle carte des vins. Nous choisissons un Trousseau 2010 de Ganevat: fruit rouge acidulés, gourmandise, jolie tension et fraicheur hors-norme pour ce très beau vin.
Vue depuis le belvédère de Pupillin; s'il y a de la neige à Pupillin, la plaine est belle et bien restée intacte.

 
 Finalement le lendemain est le jour du retour vers le sud; nous nous reposons en passant la matinée en famille à Bourg-en-Bresse. Mais nous avons un rdv en fin d'après-midi chez Hervé Souhaut à Arlebosc. La route de Tournon à Arlebosc est assez longue et plutôt sinueuse (cela rappelle un peu la Corse). Nous arrivons devant une très belle demeure, celle des beaux parents d'Hervé. Sa cave est là, dans différents bâtiments. Le vigneron nous fait une fleur car il ne reçoit normalement pas de particuliers. Je l'en remercie et je savoure d'autant plus le fait d'être là, chez un de mes vignerons préférés! La visite est chaleureuse et détaillée. Après avoir gouté le déjà très bon Saint-Epine 2012 (superbe coteau sur l'appellation Saint-Joseph) nous dégustons trois 2011: la Souteronne (gamay d'Ardèche), le Saint Epine puis finalement le blanc (roussane, viongnier d'Ardèche). Tout est magnifique, la Souteronne est si gourmande, pleine de fraicheur et de délicatesse. Le Saint-Epine est un grand vin aux parfums très subtils, à la longueur superbe. Le blanc est très équilibré bien qu'offrant des arômes typiques de ses cépages. Cela fait maintenant 2 soirs que je me régale avec ses 3 bouteilles ouvertes pour nous et qu'Hervé nous a finalement données...
Cave en cours de nettoyage chez Souhaut; en cours de préparation pour recevoir la Souteronne 2012.
 

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