Me voilà de retour après un périple qui m'aura emmener du
Mâconnais au Jura en passant par le Beaujolais et finissant par un crochet en
Ardèche. Beaucoup de route dans des conditions climatiques parfois difficiles,
de belles rencontres, le coffre plein de superbes vins!
Nous commençons ce week-end, vendredi soir, par un diner à la
Table de Chaintré. Après plus de 5 heures de route il est très agréable de se
retrouver dans cette salle chaleureuse avec un couple d'amis mâconnais et un
ami parisien (cela tombe bien, Chaintré est à mi-distance entre Paris et
Marseille!). Le menu étant unique il n'y a qu'à choisir les vins... et quelle
carte!! Les prix sont plutôt doux et le choix vaste. Si dans certains resto
surfant sur la vague "nature" ont trouve quelques bouteilles sympa de
l'année (sitôt mis en bouteille, sitôt bues), ici il y a bon nombre de superbes
domaines sur plusieurs millésimes. Nous commençons local avec un Macon-Chaintré
2001 de Valette. La robe est dorée, laissant deviner une belle évolution. La
bouche bien que grasse reste tendue, longue et subtile. L'accord avec le foie
gras est excellent. Pour accompagner les Saint Jacques nous choisissons un
Romorantin 2007 de Claude Courtois. Un vin que j'adore, tendu, très acide mais
parfaitement équilibré, iodé avec une finale longue et puissante. L'accord avec
le plat où les agrumes sont bien présents est tout à fait remarquable.
Finalement le veau sera escorté par un Ploussard 2005 d'Houillon-Overnoy. Le
nez est magnifique mais la bouche manque un peu de dynamisme, de fraicheur.
Dans l'ensemble la cuisine ce soir là était assez irrégulière en qualité mais
quelques plats furent excellents. Dans l'ensemble le rapport qualité prix est
vraiment très bon.
La Table de Chaintré.
Le lendemain matin nous traversons les vignes de Fleurie qui
offrent un spectacle coloré magnifique pour atteindre Vauxrenard où se trouve
la cave de Julie Balagny. Je ne connais que de réputation les vins de cette
jeune vigneronne qui après avoir œuvrée dans le sud s'est récemment installée
dans le Beaujolais (2012 est son quatrième millésime). Elle travaille en
fermage quelques hectares en un seul tenant sur un terroir de grande qualité
mais difficile à travailler. Les pentes importantes imposent l'utilisation du
treuille alors que l'absence de vent sur cette parcelle exposée plein sud
facilite l'implantation de maladies. Elle nous dit être ravie de ses 2009 et
2010; en revanche ses 2011, qui n'ont toujours pas l'agrément pour
l'appellation Fleurie, ne sont pas à la
hauteur de ses exigences (très élevées en l'occurrence). La rencontre avec
Julie est fort agréable car on est face à une personne passionnée, courageuse
et par là même qui impose le respect et la sympathie. A la dégustation, le 2011
est un peu rustique dans sa structure tannique mais fort agréable par sa
fraicheur et son fruit. Derrière, la cuvée Simone 2010 apparaît clairement un
très gros cran au-dessus en se plaçant dans la catégorie des grands vins de
Fleurie: beaucoup de délicatesse dans les parfums et la texture bien que la
structure soit serrée et longue. Dommage ce n'est plus disponible.
Nous finissons la matinée chez Jean-Claude Chanudet (dit Le
Chat) du domaine Chamonard. Le personnage est toujours aussi attachant; du
style qui se laisse pas emmerdé mais qui a le cœur sur la main. Les 2011 sont
beaux avec une préférence pour le Morgon qui offre plus d'allant et de fraicheur
que le Fleurie. Finalement Le Chat nous ouvre un Morgon 1998 de toute beauté: à
l'ouverture le vin est exubérant mais un peu brouillon. Avec le temps les
arômes s'affinent, le fruit se précise, cela devient magnifique mais surtout
diaboliquement bon! A midi nous mangeons des pâtés locaux (achetés chez un
super charcutier de Charnay-Les-Macons) avec un Morgon 2007: association
parfaite!
Notre passage dans le Beaujolais et plus largement en
Bourgogne s'achève ici. Le lendemain nous sommes dans le Jura, où avant de
passer à Pupillin nous faisons une halte à Essencia à Poligny: vins et
fromages, que le top! C'est l'occas d'acheter Simone 2010 de Julie. Nous filons
ensuite chez Pierre Overnoy où Anne Houillon nous attend pour déguster le
Ploussard 2011 et le Chardonnay 2010 (3ième mise) dont quelques bouteilles me
sont réservées. Le rouge, issu d'un millésime de faible maturité, réussi
l'exploit d'associer de très subtils parfums et une belle longueur (fraises des
bois, fleures violettes) à une matière évanescente et un degrés inférieur à
12°. C'est un pur régal, une friandise peu commune, un ovni... Le blanc dans un
premier temps me surprend car il est bien plus puissant et exubérant que celui
bu il y a quelques semaines. Mais je comprend qu'il ne s'agit en réalité pas de
la même mise; ici le vin a 6 mois d'élevage en plus. C'est vraiment très bon;
le reste de la bouteille ira à merveille le soir même avec le comté acheté à
Poligny.
Comme nous sommes à Pupillin nous allons manger au Grapiot;
toujours ce rapport qualité prix incroyable et cette belle carte des vins. Nous
choisissons un Trousseau 2010 de Ganevat: fruit rouge acidulés, gourmandise,
jolie tension et fraicheur hors-norme pour ce très beau vin.
Vue
depuis le belvédère de Pupillin; s'il y a de la neige à Pupillin, la plaine est
belle et bien restée intacte.
Finalement le
lendemain est le jour du retour vers le sud; nous nous reposons en passant la
matinée en famille à Bourg-en-Bresse. Mais nous avons un rdv en fin
d'après-midi chez Hervé Souhaut à Arlebosc. La route de Tournon à Arlebosc est
assez longue et plutôt sinueuse (cela rappelle un peu la Corse). Nous arrivons
devant une très belle demeure, celle des beaux parents d'Hervé. Sa cave est là,
dans différents bâtiments. Le vigneron nous fait une fleur car il ne reçoit normalement
pas de particuliers. Je l'en remercie et je savoure d'autant plus le fait
d'être là, chez un de mes vignerons préférés! La visite est chaleureuse et
détaillée. Après avoir gouté le déjà très bon Saint-Epine 2012 (superbe coteau
sur l'appellation Saint-Joseph) nous dégustons trois 2011: la Souteronne (gamay
d'Ardèche), le Saint Epine puis finalement le blanc (roussane, viongnier
d'Ardèche). Tout est magnifique, la Souteronne est si gourmande, pleine de
fraicheur et de délicatesse. Le Saint-Epine est un grand vin aux parfums très
subtils, à la longueur superbe. Le blanc est très équilibré bien qu'offrant des
arômes typiques de ses cépages. Cela fait maintenant 2 soirs que je me régale
avec ses 3 bouteilles ouvertes pour nous et qu'Hervé nous a finalement données...
Cave en cours de nettoyage chez Souhaut; en cours de préparation pour recevoir la Souteronne 2012.
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