jeudi 12 avril 2012

Repas avec un ami amateur


Hier soir un ami amateur de vins et de bonne chaire vient manger à la maison. C'est l'occasion d'envoyer du lourd. Lui apporte le blanc et moi le rouge. Il y a quelque temps que j'ai cette bouteille de Clos Saint Jacques 2001 de Rousseau: domaine mythique sur un de ses terroirs de prédilection. 2001 n'est pas une grande année en Bourgogne, les maturité ont été difficiles à obtenir. A priori la conséquence sont des vins un peu acide mais peut-être plus rapidement prêt-à-boire que sur des millésimes de grande concentration. Donc, pour accompagner des pigeons et risotto (fèves, petits pois et morilles), je choisi ce vin.

Mais avant nous boirons un blanc avec un plateau de fromage de chèvres (plus ou moins frais). Pour cette occasion le blanc qui m'est servi à l'aveugle offre une robe bien évoluée, très dorée. Le nez d'abord très exotique me fait partir vers des contrées orientales (Riesling en Allemagne ou Autriche). La bouche est très riche et manque un peu de nerf en finale. On carafe le vin. Les arômes s'affinent alors considérablement et la bouche se tend tout en restant puissante et longue. Je propose alors un Chavignol des années 90 sans m'avancer sur le domaine: Clos de Beaujeu 96 de Boulay (je fais un peu le beau là! mais pour une fois que je trouve...). Un très beau vin qui démontre une fois de plus la capacité de vieillissement de ces Chavignols (pas les fromages!).

On passe ensuite au rouge. Autant le dire tout de suite, nous avons été déçu. En effet même si nous voyions que nous avions à faire à un grand vin concentré, très équilibré avec des tanins soyeux et une longue finale, la magie des grands bourgognes était absente. Le fruit était légèrement confit, le bois encore un peu présent et le manque de fraîcheur regrettable pour un vin septentrional de ce calibre. De plus le nez était en retrait. L'accord avec le plat était tout à fait satisfaisant, mais le plaisir venait plus du plat que du vin.

Je me pose tout de même de plus en plus de questions concernant ces "grands" vins. Il me semble parfois que les vignerons ayant peur de l'imperfection ne se donnent pas la liberté nécessaire pour obtenir des vins d'émotion.


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